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14 septembre 2014

8 - Rien naît facile

 

 

Rien naît facile, quand on est dyslexique. Rien n’est facile pour elle. Vissée sur sa chaise, deux yeux attentifs rivés sur le tableau. Deux petites lumières qui s’allument, son visage qui sourit parfois, quand elle comprend, rarement. Et elle regarde l’ardoise verte ; et sa craie blanche, arabesques fines qui s’évaporent dans la nuit et…

 

CLAC. Et la règle en plastique qui claque sur l’ardoise.

 

Rien naît facile. Rien que des arabesques folles qui cheminent, qui s’entrecroisent. Qui se mélangent sans fin et créent des nœuds, des nœuds inextricables dans sa tête, dans son cerveau tout entravé. Son cerveau a la nausée, quand…

 

CLAC. Quand elle décroche, et qu’elle s’en va loin, loin du tableau, sombre, sévère, monotone.

 

Rien naît facile, quand on est dyslexique. Rien n’est facile, depuis toujours ; pour longtemps encore. La règle claque, la craie blanche danse, et dans sa tête tout se mélange et tout ce qu’elle apprend, son cerveau nauséeux le régurgite et se ferme à double-tour, à tout, à rien. Rien n’est facile. Quand le…

 

CLAC. Le départ est donné.

 

Rien naît facile. Les majuscules alignées sur la ligne de départ, et les points qui jouent à chat. Sur le tableau les lettres font une course à pieds, un marathon effréné, et c’est le O qui passe la ligne d’arrivée le premier ! Le B était pourtant parti devant, à cloche-pied. Elle se prend les pieds dans le bourbier, et sa tête entre les mains, son cerveau cogne, et son cœur bat ! Son petit cœur dans sa poitrine, à droite. Ou à gauche, peut-être. Ce qu’ils se ressemblent, ces deux là ! Elle ne sait jamais, et pour se repérer il faut qu’elle se tourne vers la montagne et voilà…

 

CLAC. Voilà que le brouillard s’étend.

 

Rien naît facile, quand on est dyslexique. La gauche, la droite, l’alphabet qu’on lui demande tous les lundis matins, le marcredi et le jadi, le vencredi à l’envers, ou peut-être est-ce le dimanche ? Pas d’école le dimanche. Le mervandi les tables, de un à trois sans compter sur les doigts. Mais elle n’y arrive pas, ses doigts sont comme les lettres, ils se mélangent et se trompent et tu…

 

CLAC. « Tu n’écoutes pas. Tu n’es pas concentrée. Tu rêvasses. Tu es le cancre du dernier rang. »

 

Rien naît facile. Les pages des livres qu’elle préfère déchirer pour en faire des avions et s’envoler. Ses camarades qui se moquent, quand elle suit la ligne avec son doigt, et bute sur les consonnes, quand elle dit « brôle » au lieu de « drôle », et c’est très certainement marrant mais elle laisse sa...

 

CLAC. Sa main qui s’égare violemment sur la joue de ses camarades, à la récré.

 

Rien naît facile, quand on est dyslexique. Elle rumine sa colère, sa frustration et sa rancœur, quand elle se cache entre les livres pour y pleurer. Et parfois elle essaie de lire, et réessaie à encore, quand plus personne n’est là pour la juger. Parfois elle se laisse aller et elle s’endort, et repose son cerveau épuisé, et enfin la… 

 

CLAC. La porte de la classe qui se referme, quand la cloche a sonné.

 

Rien naît facile. La maîtresse hystérique qui ne voit rien. Ses parents affligés qui n’osent plus rien dire, car il n’y a rien à dire quand plus rien ne fonctionne. Elle n’est rien, elle ne lit pas, ne comprend pas. Elle n’est pourtant pas bête, semble-t-il. C’est un problème de volonté, qu’ils disent, ce que dit la…

 

CLAC. La sentence sur le bulletin. Trop d’imagination. Trop de fantaisie. Trop de rêveries. C’est inapproprié, d’imaginer les lettres danser, sans queue ni tête qui font la fête, en farandoles.

 

CLAC. Dans son cœur. Quand on jette sur elle un regard embêté, quand on ne sait plus où la mettre, où la poser, cette enfant inutile. CLAC CLAC CLAC !!!

 

CLAC. Quand on l’oublie. Puisque de toute façon il n’y a plus d’espoir. Et puis, plus de…

 

Clac. On s’habitude à tout. Il faut trouver de brôles d’astuces, quand on naît dyslexique. 

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14 septembre 2014

7 - Le gamin

 

 

Le gamin (n. m. ou f. ét. alémanique « gammel » ; « joie bruyante » ou « vaurien, enfant de la rue ») : espèce espiègle disparue. Terme réduit à l’insulte (ex : « sale gamin ! »), à la moquerie (ex : « quel gamin ! »), au dédain (ex : « ce ne sont que des gamineries ! »).

Enfant (n. m. ou f. ét. latine, du privatif « in » et du verbe « fari », parler ; « celui qui ne parle pas ») : espèce glorifiée, condamnée au silence (ex :  « chut ! taisez-vous les enfants ! »).

 

 

c’est un gamin,                                                                                                            qu’un chérubin

qu’un innocent,                             qu’un enfant,                                       si souriant

   une colombe                     celui qui gambade,                          un corbeau

aux ailes blanches     le nez en l’air                      céleste

     sa voix résonne                                      quand ici il passe                                                   et tremblent,                             

          comme un cristal     TOMBENT    ;    à l’école,          BRILLENT ,            d’un ange et le rire         

       si pur, et      LES MOTS,              en allant,        BATTANT         les ailes fragiles,

qu’on brise                 en coup de vent ;                    et les larmes

ET LES NOTES          et les gestes d’un enfant,       ET SON ENTRAIN ;                 

mais oui c’est un gamin,                c’est un enfant, celui       qui fait l’avion avec ses bras et

              se tortillant, plié de rire,      qui éternue éberlué quand      il imite la voiture en faisant « vroum ».

 il souffle un pissenlit les

 yeux écarquillés ; un

gamin qui chante des

couplets, quand la chorale

entonne des airs désuets ;

oui ce n’est qu’un enfant,

qui gambade le nez en

l’air et qui trébuche et

pleure, car il voit sur

son bras une écorchure

 et la                couleur,

couleur                 de peur       

  du sang                en perle

de pourpre                     brune

    foncée                             qui perce

 

QUAND UN ENFANT DEVIENT GRAND.

 

« Un enfant ! C’est un enfant ! »

Et les mots claquent, te clouent au sol. C’est un enfant voyons, rien de plus et rien de moins. Un enfant pas un gamin, pas un petit ou un vaurien. En termes aseptisés, pour éviter les infections (la contamination).

 

« Un enfant ! C’est un enfant ! »

En effet, ça sonne bien. Ça n’est donc pas pour rien qu’il riait aux éclats et marchait sur les mains. Si c’était un enfant, n’était-ce point un gamin ? C’est un enfant bien sûr ; mais si tu dis gamin, l’on te répond :

 

« Un enfant ! C’est un enfant ! »

On le montre du doigt, on le prend par la main. Et ce mot qui raisonne le suit sur son chemin. Un enfant, pas un gamin. Pas un vaurien ni un pantin. Mais cet enfant est-il humain ? Car tu le traînes par la main, mais après tout, ce n’est qu’un gamin.

 

« Un enfant ! C’est un enfant ! »

Martèles-tu ? Je n’entends rien. Tu assassines sa vie à coups de poing. Car j’entends bien enfant, mais je pense gamin, car quand il me sourit chaque matin, le visage barbouillé, figure de lutin, c’est bien ce mot et nul autre qui me vient. C’est un gamin, sens dessus-dessous, c’est une tornade, qui marche aux éclats et sourit sur ses mains. Un gamin, pas un enfant, l’être bruyant au sourire surpuissant. 

 

« Un enfant ! C’est un enfant ! »

Dans la peinture il plonge ses mains, et étale sur une toile son chef-d’œuvre : un genre de gros boudin. Et tu soupires quand tu le vois, cet enfant, car celui-là on n’en « fera » rien.

 

Et s’il plaque sur la joue de son voisin une main peinturlurée, tu es cent fois choquée ; tous deux rient aux éclats, et sur leurs joues décorées fleurissent déjà des sourires malins. Mais toi qui ne vois que l’enfant, faisant fi du gamin, tu sermonnes comme des adultes ces joyeux mutins.

 

« Un enfant ! C’est un enfant ! »

Celui que tu traînes par la main, assénant : « vas-tu cesser de faire le gamin ! ».

 

Mais point enfant n’est sans gamin, qui deviendra grand. 

14 septembre 2014

6 - Tu parleras mon fils

 

 

Il est un monde fait d’oreilles et de langues qui sur des palais claquent et se trémoussent ; il est un monde de phonèmes, de vibrations exquises qui chatouillent tes tympans. Et dans ce monde bruyant où le klaxon rencontre le vent, les crissements d’un pneu sont la lame d’un couteau, d’une arme blanche pointée vers la gorge d’un nouveau-né qui crie mais qui ne parle pas. Je te le dis alors, mon fils, et puisses-tu m’entendre, qu’un jour tu parleras. Et si tu ne parles pas, si tu restes des gens qui entendent et se taisent, qui savent mais ne pleurent pas, je te le dis une fois : personne ne t’écoutera. Qu’un premier mot jaillisse, qu’un premier mot jaillisse enfin ! car si tu es sans voix, tu n’es rien.

 

Mon fils, tu ne seras pas muet. Un muet se promène, tête basse, il rase pourtant les murs mais on le roue de coups, puisqu’il ne crie pas. Car il ne peut crier et ne peut protester ; qui le défendra ? Qui chérit le cri, qui le célèbre ? Un cri qui marche dans la nuit n’empêche ni la douleur, ni la peur ; oui mais le cri est homme, et il est femme, mais il n’est pas muet. Un muet marche, homme ou femme, mais tôt où tard sans cri de désespoir il est roué, et sa terreur nulle part ne résonne. Car chaque nuit froide est un cercueil pour les muets et une messe pour ceux qui chantent.

 

Mon fils tu ne seras pas muet, car ta voix est belle et grande et ton cœur sera instruit des maux du monde, et bientôt les mots que tu cracheras seront comme des flèches plantées dans leurs langues, qui troueront les mensonges. Tu prendras dans tes mains ta voix belle et ton cœur, et tu les brandiras loin au-dessus du vacarme du ciel, pour hurler : plus de langue de bois, plus de langue de bois ! Et sur la place l’on fera ériger une statue au nom : du cri.

 

Mais toi mon fils, toi qui déjà forge sur tes lèvres des « o » et des « a », toi qui laisse entendre des syllabes fragiles qui ne disent pas « maman », qui ne disent pas « papa », bientôt tu t’exprimeras. Et quel tyran serait celui qui te répondra : tais-toi !

 

Non mon fils, tu ne seras pas muet, et ta voix ne pourra être achetée. Mais sur le rang des enfants de chœur, si tu restes sans broncher, nul doute qu’EUX, te feront chanter. 

14 septembre 2014

5 - Tu marcheras mon fils

 

 

Tu te traînes, dans la poussière et sur le sol, oui tu te traînes mais tu grandiras et tu marcheras, mon fils.

 

Tu te traînes, sur le dos, dix mille ans de misère qu’on a fichue par terre, toute la misère que l’on croyait fouler au pied. Mais tu marcheras mon fils, oui bientôt tu marcheras, car dans ce monde point de pitié pour ceux qui ne peuvent pas marcher.

 

Tu te traînes, comme une ombre courbée dans la rue, car tu as froid, car tu es grand et maigre comme un vaurien, la nuit tombée. Et sur ton dos malmené courent encore dix mille ans de misère, dix mille ans d’impayés que tu devras, mon fils, expier. Et sur ton dos effondré s’ajouteront encore quelques lourds mois de loyer, et sur ton dos toujours s’assiéront ces voleurs qui te feront trimer.

 

Tu marcheras sans fin mon fils, car nul chemin ne t’est tracé et tu devras tailler ta route avec fierté ; pour que tu tombes, ils ne renonceront pas, n’auront aucun scrupule à faire des barrières, à tendre des croche-pieds. Aujourd’hui tu n’es rien, rien qu’un enfant qui doit manger, mais si demain tu marches, si tu deviens des hommes qui marchent, ils n’auront plus pour toi aucune pitié. Et si demain tu ne marches pas et si tu rampes encore, si tu es de ces hommes qui ont perdu leur dignité, t’abreuvant à leurs obscénités, je te le dis encore : « ils n’auront plus pour toi aucune pitié ».

 

Puisses-tu mon fils marcher, car c’est à quatre pattes que tu te traînes et à plat ventre que tu dors, mais bientôt ton dos sera brisé, et ce sera, solidement, des deux pieds qu’il te faudra frapper pour t’exprimer. Il faudra bien que tu finisses par te lever, et pour que tu te dresses un jour dans l’égalité je t’aurai soutenu, et je t’aurai élevé. Oui un jour tu marcheras, de la Bastille jusqu’aux Champs-Elysées, tu fouleras au pied ces symboles que l’on t’a inculqués ; et tu proclameras, enfin, les droits des outragés, étrangers à l’ombre des lauriers. Pour que d’autres marchent après toi et puissent suivre tes pas, tu te délesteras enfin de ces souliers, car ils sont trop serrés, et tes pieds sont bien trop grands pour y être bornés. 

 

Mais si tu perds tes pas, mon fils, dans l’obscure austérité, nul doute qu’EUX, enfin, te feront marcher. 

14 septembre 2014

4 - L’œil en vrille

 

 

Trois heures, trois heures pour émerger, ton regard innocent et ce cri grêle d’enfant. Tunnel noir, trois heures pour t’extirper, et tes paupières comme du papier tremblent dans le vent. 

Mais ton œil part en vrille, bébé, et ton œil part en vrille. Tout qui part en vrille ! bébé, dans cette ville, tu es bien mal tombé.

 

Deux yeux, deux yeux pour regarder. Une paire d’yeux neufs qu’il te faut chausser. Dans la nuit enveloppé, tu souris car tu penses : Qu’elle est bien belle, cette voûte étoilée !

Mais déjà, déjà…

Ton œil part en vrille, bébé, et ton œil part en vrille. Tout qui part en vrille, bébé, tout semble se troubler : oui ! tu peux hurler.

 

Un œil, un œil qui part en vrille. L’autre bien campé. Sauras-tu ouvrir les yeux ? Sauras-tu ouvrir les deux ?

Tu me réponds : je les ouvre chaque matin. Mais moi je sais que tu ne vois rien, et que tu dis : c’est ma chambre, c’est mon lit ; c’est mon monde, mon pays.

Et comme tes yeux sont vieux ! Ils sont bien paresseux, et ne savent plus pleurer.

 

Et ton œil part en vrille, oui ton œil part en vrille, tu ne sais plus regarder. Et si (malheur !) tu vois, tu restes comme figé ; quand tes yeux butent sur cet effroi, c’est un peu trop facile, de les fermer.

 

Quand ton œil part en vrille, et quand tout part en vrille, en vrille torsadée… humain, si tu pouvais encore CRIER

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14 septembre 2014

3 - L’orthographe et la grammaire

 

 

On a enterré l’orthographe et la grammaire.

 

Ça n’était pas chose aisée, ils se débattaient encore, ils se croyaient vivants. Ils déclamaient des vers en épelant : anticonstitutionnellement. Ils nous frappaient à coups de participes passés, mal accordés, pleurnichant des subjonctifs imparfaits composés, et en hurlant, enfin, ils disaient : où est passé le COD ? Où est passé le COI ?

 

On a perdu les auxiliaires. On les a enterrés avec les adverbes. On a mangé la phrase. On a tué l’alphabet, et on l’a jeté dans la fosse de la grammaire, là où l’orthographe, déjà, avait péri.

 

*   *   *

 

On n’a an terré l’or tôt graff et la grand-mère.

 

Ça naît tes pas choses aisées, il se débat tes an cors, il se croyait vivant. Il des clamait des verres en et pelant : anti constitution né le ment. Il nous frappe paix à coup de parti cippe passé, mal à corde et, pleurs nichant des subjonctifs un parfait composé, et en hurlant, an fin, il disait : où et passé le COD ? Où est pas ses le COI ?

 

On n’a perds du les auxiliaires. On les a an terrés avec les adverbes. On n’a ment j’ai la phrase. On n’a tué l’alpha baie, est on l’a je t’ai dans la fausse de la grand-mère, là où l’or tôt graff, déjà, ave peri.

 

*   *   *

 

Pour commencer, quelques mots, des gribouillis et un brouillon : des gribrouillons.

Des gribrouillons, des constructions, et une idée un peu chiffon : un phrasillon.

 

Phrasillons de gribrouillons, et sur une feuille quelques dessins, trois mots qui tournent en rond.

Une phrase qui se déroule comme un serpent-sans-queue-ni-tête-qui-se-mord-la-queue-goulûment-à-pleines-dents. Ni orthographe, ni grammaire, pour contredire les mots. Ni orthographe, ni grammaire, pour censurer le.

Toc toc toc. 

14 septembre 2014

2 - Toc toc toc c'est le début

 

Toc toc toc.

C’est le début. C’est la première page de ton recueil.

C’est la première page de ton histoire, et si tu la retournes, tu verras :

Toc toc toc, début le c’est. Recueil ton de page première la c’est.

Et si tu la mélanges, tu liras :

Toc recueil début c’est la toc de ton première. Toc page le c’est.

Et si tu n’y comprends rien, tu n’auras qu’à recommencer.

 

Toc toc toc. Tu n’auras qu’à recommencer, et si tu n’y comprends rien, toc la c’est.

Fin de ton toc, là c’est le début. Tu liras, et si tu la mélanges, ta phrase deviendra toc. Recommence à l’envers.

Cot cot cot. C’est le début. C’est l’avènement de l’absurdité.

 

Toc toc toc. C’est le début. C’est la première page de ton recueil.

Toc toc toc, début le c’est.

Tu devrais avancer.

 

Car c’est le commencement du toc toc toc.

 

14 septembre 2014

1 - Le seuil

 

Tu pourrais refermer ce livre, cacher ses pages, tourner les yeux. Tu pourrais toujours t’enfuir.

Refuser de lire, et enfin, ne plus courir.

Déjà un TOC résonne ; mais il est encore temps, de tourner les talons.

 

Tu pourrais cacher ce livre, tourner ses pages, fermer les yeux. Tu pourrais toujours courir.

Refuser de t’enfuir, et enfin, ne plus lire.

Déjà deux TOC résonnent ; mais il est encore temps, de tourner les talons.

 

Tu pourrais tourner ce livre, fermer ses pages, cacher tes yeux. Tu pourrais toujours lire.

Refuser de courir, et enfin, ne plus fuir.

Déjà trois TOC résonnent ; mais il est encore temps, de tourner les talons.

 

L’estomac dans les talons, toujours courir, fermer les yeux. Tu pourrais, même, encore fuir.

Refuser de te cacher, et enfin, ne plus lire.

Déjà les TOC résonnent ; mais il n’est désormais plus l’heure ; car il est temps, sur la montre du cadran, de tourner la page.

 

Car à ta porte il toque, toque, toque.

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