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2 octobre 2014

12 - Mea sponte

 

 

Sponte, voluntariamente.

 

J’avais parlé. J’avais hurlé. J’avais craqué. Et l’on prétend, pourtant, que l’enfant ne sait pas s’exprimer ? L’idée était clairement passée. Que pouvait-on ne pas saisir, d’un « TA GUEULE » tonitruant ? C’est une tournure simple et sans trop d’artifices. Sans s’encombrer de gants.

Et l’on prétend, pourtant, que l’enfant ne sait pas parler ? Mea sponte : la colère avait dû me sauver.

 

J’avais parlé. J’avais hurlé. J’avais braillé. Et l’on prétend, pourtant, que l’enfant ne sait pas s’expliquer ? L’idée n’était en fait que trop bien passée. Que pouvait-on dire, lorsqu’entre quatre yeux l’on recevait un : « tu me parles encore UNE FOIS, et je te jette par-dessus bord ! », très sûr de soi ? C’était une menace claire, toute spontanée. Concrète et réaliste, avec des mots d’enfant.

Et l’on prétend, pourtant, qu’il ne connait pas la cruauté ? Mea sponte : c’était dans mon sang.

 

Je l’avais terrifié. J’avais gagné. Dominé. Et l’on prétend, pourtant, que l’enfant est incapable de vivre en société ? Le dialogue avait bien existé. Que pouvait-on inventer d’autre, pour mieux se supporter, qu’un lien hiérarchisé ? C’était une relation saine, une parole maîtrisée. Mea sponte : je l’avais instaurée de mon plein gré.

 

J’avais martyrisé. J’avais traumatisé. Je le ferais encore. Et l’on prétend, pourtant, que l’enfant est incapable de structurer ? Mon fief était pourtant très bien ancré. Aurais-je dû me questionner sur les raisons, les motifs, d’une telle méchanceté ? C’était une forteresse stable, un empire pour régner. Mea sponte : j’avais une forte volonté.

 

Je n’étais qu’une enfant. Une peste. Un garnement. Et l’on prétend, pourtant, que l’enfant est innocent ? Une façade assumée. Comment peut-on imaginer que l’enfant soit différent ? Il est proche de l’adulte, il imite ses agissements. Une machine à torturer, à déchiqueter les gens ; un être dit ignorant dont on pardonne les égarements. Alors, mea culpa : je n’étais qu’une enfant.

 

Mea sponte : j’étais pourtant un être conscient.

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2 octobre 2014

11 - Absurdus, l'être riant

 

 

 

Le rire : on le rencontre de plusieurs sortes.

 

Spontané : éclatant !

 

De toutes ses dents : seulement quand on est jeune.

 

Aux larmes : drôle d’assaisonnement !

 

Hystérique : n’exagérons rien !

 

Jaune : écœurant !

 

Méprisant : pas plus d’une fois par an…

 

Le fou : impérissable, par surprise il te prend.

 

Sincère : il te reprend encore.

 

 

L’absurde : Ab. Surdus. Il sonne faux.

 

Un rire faux ?

Dérivé synthétique générique d’une virtuose composition humaine. Moi, je n’ai pourtant vu qu’un filet de paroles s’échappant de tes lèvres, mes oreilles le recevant, et mon cerveau pour le comprendre. De là, sans doute un phénomène curieux qui secoue ma carcasse, de l’air qui transperce mon ventre, traverse ma gorge dans un souffle de vent et grise les cordes vocales, les cymbales qui s’emballent ; mes lèvres s’ouvrent à leur tour et jaillit le rire. En cascade :

absurde.

 

Qui d’un dindon ou d’une autruche se pavane dans les rêves délirants d’une vache sur la fontaine à morve où nage le roi dauphin érigée à la gloire des doigts de pied des gens péchant et dépêchant un marron dans le couloir disparu déplacé à huit heures zéro quatre, trois, deux, un : l’espace intersidéral qui faisait POUM. Mais saura-t-on jamais vraiment ce qui fait, pour la première fois, le rire d’un enfant ?

 

 

Est absurde et/ou faux, mais mille fois sincère,

le rire qui secoue les squelettes en clochetant les côtes des manants.

Point absurde n’est le sincère et s’il sonne faux,

c’est que le rire est bien fragile, pauvre artifice de l’être riant.

Oui, il est fou le sincère rire absurde qui te fend les tympans !

 

Et s’il sonne faux toujours, ce seront les oreilles qu’il faudra questionner ;

n’entendent-elles, les oreilles décriant, rien, aux grelots du bonheur

qui se propage, d’os en os, sans fin ? S’il sonne faux, l’absurde, encore,

c’est que discordent autour de lui les instruments de l’orchestre des vivants.

 

Ils ont beau secouer leurs triangles et leurs mains en grinçant les violons des dents ;

ils sont en rythme toujours, mais faux sur tout le temps.

Ils sont tristes et grimaçants, mais quand vient le moment,

ils cambrent leurs muscles zygomatiques ; ils créent l’absurde juste pour rire,

ils ont l’humour des bons vivants.

 

Alors, l’absurde nature sincère se déguise encore dans le rire enivrant :

le choc des tambours sur leurs poumons chatouille les nerfs

 et le vent joue dans leurs oreilles, sur les cordes de leurs voix,

produisant l’effet le plus absurde jamais créé.

Il sonne juste, le rire du genre :

humain.

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