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Toc Toc Toc

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3 avril 2015

23 - Toc toc toc c'est la fin

 

 

Toc toc toc. C’est la mort. C’est la fin de ton recueil.

C’est la dernière page de ton histoire et, si tu la retournes, tu verras :

Toc toc toc, mort la c’est. Recueil ton de fin la c’est.

Et si tu la mélanges, tu liras :

Toc recueil mort c’est la toc de ton fin. Toc la c’est.

Et si tu n’y comprends rien, tu n’auras qu’à recommencer.

 

Toc toc toc. Tu n’auras qu’à recommencer, et si tu n’y comprends rien, toc la c’est.

Fin de ton toc, là c’est mort. Tu liras, et si tu la mélanges, ta phrase deviendra toc.

Tu liras à l’envers.

Cot cot cot. C’est la mort. C’est la fin de ton rêve.

 

Toc toc toc. C’est la mort. C’est la fin de ton recueil. 

Tu n’auras plus qu’à t’arrêter, puis tout recommencer.

 

Voici la chute du.

 

Toc.

 

 

Toc.

 

 

« … ».

 

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27 mars 2015

22 - Le cri

 

 

Ça n’était pas un cri en vain. Ça n’était pas un cri en vain, celui qui chante les lendemains.

Ce ne fut pas un cri pour rien, si tu l’entends, si tu lui tends la main. Si tu marches dans ses pas, si tu prends son chagrin.

Ce ne sera pas un cri, enfin, s’il est cruel, s’il t’éclaire : s’il te fait du bien. Si c’est un cri, s’il est de joie, ou bien d’effroi ; c’est un cri néanmoins : tu es humain.

 

Mais hélas, ça n’est rien d’autre qu’un cri, s’il est sans fin.

 

Et pour tout bon crieur il sera temps, bientôt, de taire le cri mutin : recèle en toi le vrai CRI utérin ; tu en auras un jour besoin. Ressoude tes lèvres entre elles ! garde-les closes, un peu, médite bien.

Tu refermeras ces pages d’une main ; relis-les quelquefois, rappelle-toi. Parle, vis, écoute, chante et ris : serre des mains. Et n’oublie pas. Bats-toi. Fais perler de ta peau, de ces cris intestins, une musique irréelle, perpétuelle jusqu’à la fin.

20 mars 2015

21 - Les mots sourds

 

 

Les mots sourds font « … ». Il faut les écouter, ces mots sourds silencieux ; ils font « … » pour la postérité, les mots sourds que l’on a oubliés. Et ils pleurent avec fracas, mais il est bien trop tard, car on est bien en peine de retrouver de vieux mots du passé. Ils sont bien morts et enterrés, ravalés sans être clamés, les mots sourds des muets condamnés.

 

Et les mots sourds font « … », quand on ne les entend pas. Ce sont les mots des enfants qui crient en pyjama, et ceux des jeunes adultes qui ont perdu leur voix. Les mots que l’on ignore, on ne les retrouvera pas. Ils s’égarent en geignant, et ça fait « … » dans les dédales quand les mots sourds partent comme des balles qui se fichent dans les murs. Les murs ne se fendent pas, ils fendent le bruit et le silence des langues de bois.

 

Les mots font « … », sourds aux prières, aux pleurs, aux revendications. « … » dans ta gorge nouée, quand tu entends les mots BRUYANTS des fous qui n’entendent pas. Ils sont sourds, ils sont « … », ils sont cois. Ils ne te répondent pas. Car les voix sourdes sont blanches, et les gorges malades raclent des saletés que l’on n’expectore pas. Tes mots sont sourds, et leurs oreilles bouchées n’entendent que « … » quand tu murmures tout bas.

 

C’est rien qu’un « … », qui se promène. On regarde des « … », on espère que demain, il y aura des « oh », des « ah », un « hum » indécis pour peut-être communiquer. On a perdu la langue, on a perdu la langue des hommes, on a perdu la langue de dieu. C’est Babel, c’est Babel ! Il hurlait des « OHE » qui résonnaient aux cieux, et on lui a coupé la langue. Babel fait « … » depuis longtemps, Babel est « … » et plus personne ne lui répond.

 

« … »

 

« … »

 

Tu peux toujours penser « … ».

 

« … »

 

Tu peux dire « … ».

 

« … »

 

« … »

 

Tu entends « … », à tous ces « … », car il y a des mots qu’on ne « … » pas. Un grand « … » se fait, et bientôt seul « … » subsistera. Ce sera le « … » pour toujours, pour toi.

Un « … » qui « … » et « … » « … » « … ». On aura des mots sourds pour « … » « … » « … » la surdité, l’absurdité.

 

« … » « … » « … » « … » « … »

13 mars 2015

20 - Ding ding ding

 

 

Le tic-tac plaque et maigre, maigre, l’aiguille des secondes entame une danse macabre, saccageant le cadran sans jamais regretter.

 

Le tic-tac craque et l’immense, l’immense aiguille décharnée est en déroute, quand la plus maigre écrase la ligne (les secondes déferlent trop vite et elle cavale mais ne bouffe jamais). Elle accourt rageusement, de minute en minute, et consciencieusement mais hargneuse, à son tour elle démolit le grand tour du cadran.

 

Le tic-tac attaque et la pataude aiguille prend son temps, mais n’épargne pas ; furtivement elle passe, et de chiffre en chiffre sur la piste les éclate. Courte mais rusée, elle tue et assassine sans se faire remarquer. Et quand les autres folles tournent, tournent, sur le cadran, et s’épuisent dans l’affolement, l’aiguille courte prend son pied, elle casse l’heure violemment. Elle s’infiltre insidieusement.

 

Le tic-tac se détraque, et : ding ding ding ! L’horloge hurle comme pour dire qu’il est temps. Pour le toc toc toc. De ruer plus en avant. 

6 mars 2015

19 - Quand je serai grande

 

 

            Quand je serai devenue plus, qu’une petite pousse sauvage et échevelée – je serai peut-être une fleur, rose comme on l’attend de moi. Je serai peut-être, un jour, le bon grain que l’on avait planté. Quand je serai grande, quand je serai enfin la plante que l’on attendait, non plus l’ivraie que l’on voulait déraciner.

            Quand je ne serai plus un chardon, piquant, qui se glisse sur les pelouses coupées, où l’on marche nu-pieds ; quand je ne serai plus la feuille cassante et desséchée qui n’aspire qu’au désert, ce cactus solitaire, qui taille sa route à coups de serpe entre les pissenlits, fragiles et éphémères.

 

            Si jamais je deviens grande, peut-être que je verrai pousser sur mes épaules affaissées, des pétales douces aux couleurs variées ; j’aurais la silhouette poudrée des matinales et fraîches rosées.

            Je serais raffinée et distinguée, je brillerais sans (d)étonner. Je troquerais mes piquants décriés contre des feuilles élancées ; traits d’esprits élégants, mieux que farouche sincérité.

            Je flatterais les plates-bandes, et parmi elles m’épanouirais, plutôt que de laisser négligemment tomber mes épines fatiguées. Et déborder.

 

            « Quand tu seras grande », que l’on me dit encore. Comme si je ne faisais que m’essayer. « Plus tard, quand tu seras », demain, « quand tu auras ». Compris. « Tu finiras bien » par t’apercevoir. Quand l’esprit m’aura rejointe et raisonnée. Je serai sage et apaisée. Parmi les autres solidement plantée, à la source abreuvée.

 

            Mais je ne veux PAS ! rejoindre la plate-bande. Je rêve des hauts plateaux ; des sommets acérés ! Car je ne suis PAS une fleur, et je ne veux PAS leur ressembler : je veux être la tour Eiffel en fer puddlé. Je me draperai d’hiver, aux matins embrumés, faisant chaque jour, à qui me hait, des centaines de pieds de nez.

            Quand je serai grande, je ne serai ni fleur, ni monument. Ni figée ni admirée ; toujours moi-même, toujours enfant si vous voulez. Quand je serai grande, ne croyez pas que je vous le dirai, ne croyez pas que vous le saurez. Car quand je serai grande, je serai comme j’étais. Changeante, et inchangée.

 

 

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27 février 2015

18 - A vorté

 

 

Ploc.

Les gouttes qui se répandent sur le sol carrelé.

Toc.

Les enveloppes, qui dans les urnes sont tombées.

A voté.

 

Ploc.

Le sang qui se répand en taches d’enfer pourpré.

Toc.

La loi qui comme un glaive dans ton ventre s’est fichée.

A vortée.

 

Et le poids sur ton corps, de leurs jugements sévères. Et leurs regards en coin, leurs manières qui t’indiffèrent. Ils crient au diable, ils te traitent de sorcière : qu’on te pende, ou bien qu’on t’incarcère !

 

Ils hurlent au loup, et pourchassent les « chiennes » ; ils veulent t’arrêter, ils voudraient qu’on t’enchaîne. Et puisqu’ils ont conclu, sur ta tête d’ingénue, leurs accords corrompus : derechef ils s’étreignent, ils se serrent les mains – mais tu saignes.

 

Et tu cries – mais ils n’entendent rien. Ils ne peuvent t’écouter ; ils n’ont pas regardé. Le cintre dans ta main que tu brandissais. Et ils te trouent le ventre, espérant t’aliéner, quand nul de tes droits n’a plus lieu d’exister.

 

Et tu te désespères, mais puisque nul n’opère, tu répands seule ton ventre ouvert ; et le cintre entre tes mains glisse et ripe, plie et déchire la chair.

 

Ploc.

Le morceau jugé trop cher, disputé sur la chaire, et qui choit sur le sol.

Toc.

A tué.

Ploc.

A vortée !

 

C’est la rumeur des femmes ainsi guindées.

C’est le chant de l’Espagne, roulée en boule sur son passé.

Et les États-Unis, qui se mettent à danser !

L’Irlande a accouché, à force de prier, de ses sœurs forcenées aux chevilles brisées.

Ni sorcières ni salopes, les trois femmes soumises, laissent tomber l’armure, offrent leur nudité ; 343 autres s’en retournent drapées, par trois fois souffletées, indignées.

 

Ploc. Ploc. Ploc.

À celles qu’on tuera, lorsqu’on pensait sauver.

Nunca màs. Le cintre pour avorter.

 

 

20 février 2015

17 - A voté

 

 

Pschtoc. C’est le bruit qu’il a fait, le papier, en tombant au fond de l’urne. On voudrait réessayer, écouter ce bruit encore. Mais déjà la main rebouche la fente. Et une sèche voix claire qui braille : a voté !

 

Et c’est la personne suivante qui s’avance, tandis qu’on cligne des yeux, hébété, et qu’on se laisse porter, vers la table voisine où l’on émarge le registre parce qu’on : a voté !

 

Une signature de rien du tout sur un papier, et un pschtoc. C’est rien qu’un pschtoc, un papier qui tombe sur du papier dans une grosse boîte en verre remplie de plein d’autres papiers. Et par-dessus d’autres papiers encore qui font : pschtoc ! a voté !

 

Ce n’est rien qu’un papier, qu’un bout de pschtoc, mais l’on compte les papiers en espérant que, peut-être, son bout de papier et tous les bouts de papiers des autres avec, vont permettre de changer les choses, si tout le monde est venu voter. 

 

Car il paraît que sont les bouts de papiers, qui font changer le monde. On aimerait bien voir un jour, des bouts de papiers qui se lèvent comme un grand homme, et qui viennent chassent tous les maux et les misères des esprits des gens qui sont venus voter.

 

Car c’est un pschtoc plein de promesses. On l’attendait depuis longtemps, on voulait glisser ce bout de papier dans son enveloppe : car on a tous droit à son pschtoc, on attend tous dans cette file d’attente, pour entrer enfin dans l’isoloir où l’on ne passe que quelques secondes ; une pour jeter un coup d’œil à la poubelle, une autre pour fermer correctement l’enveloppe et, déjà, l’on espère que ce bout de papier fera un joli pschtoc, bien efficace. Ce n’est pourtant pas tant le pschtoc qui compte, que l’attente jusqu’au prochain pschtoc. Car c’est au son du pschtoc que tu te sens maître ; puis tu ressasses ton pschtoc en fulminant, parce qu’aucun grand bonhomme fait de millions de papiers n’est venu défendre ton camp.

 

Pschtoc.

A voté !

Pschtoc.

A voté !

A-t-on déjà pensé à écouter la musique d’un bureau de vote ? La musique de la liberté. La musique du peuple. La musique du vote.

 

Rien qu’un pschtoc. A voté. Pschtoc. A voté.

C’est la musique du pschtoc pschtoc pschtoc.  

 

14 février 2015

16 - C'est pas moi, c'est elle !

 

 

… et pour s’en sortir, sur les bancs de l’école, elle disait :

C’est pas moi, c’est elle !

Et c’était elle, et c’était toi. Et l’on se souriait, car c’était elle et toi.

… et encore on rouspétait, sur les bancs de l’école, et tu disais :

C’est pas moi, c’est elle !

Et c’était elle, et c’était toi. Et à l’heure du jugement, c’était elle et toi.

 

… et quand vient l’heure du jugement, on est pourtant bien seul. Quand on est mis au banc, gueule d’épagneul.

Et l’on se reprenait encore vingt ans plus tard, sur les bancs des accusés, le regard fuyant, à déclamer :

C’est pas moi, c’est elle !

Vous vous tourniez le dos, ça vous tournait la tête, et l’on reprenait à tue-tête le slogan.

 

… et sur les murs de toute la ville, dans la cour de récré et sur le sol, et sur les bancs des députés, on placardait :

C’est pas moi, c’est elle !

Et c’était comme un ballon dans une mare de boue, qui partout rebondissait, éclaboussait les murs des gluants scandales, quand des camarades se renvoyaient la balle, et martelaient la presse à coup de :

C’est pas moi, c’est elle !

 

… et le juge qu’on accusait enfin dans la dispute (quand ça n’était plus ni personne, ni tout le monde, quand chacun avait reçu au moins un bon coup de ballon derrière la nuque) prenait son marteau, et désignait les gamins sur le banc qui en venaient alors aux poings. Il frappait son bureau incertain, et s’écriait :

 

Mais c’est pas moi, c’est elle !

 

La machine judiciaire qui tournait en rond, sans fin.   

 

 

4 février 2015

15 - Encyclopédie abrégée de la hiérarchie

 

Le larbin.

 

De cette espèce commune, beaucoup de choses à dire. On ne naît pas larbin ; on le devient. Cela peut être du jour au lendemain, peut-être pour l’appât du gain, ou de peur d’avoir faim.

 

De face il vous sourit ; de son profil, quelques traits à tirer. S’il est jeune, il n’est pas qualifié, un peu perdu et désœuvré. S’il est âgé, c’est le profil du licencié. S’il est fauché, c’est le profil à exploiter. S’il est un peu fasciste, c’est le profil pratique, le plus académique. Bientôt manipulé, tout prêt à être bouffé : ce n’est plus un humain, car c’est un moins que rien.

 

Un grand maître des mots, un poète démago. Son bureau est un clavier, et sa boîte un grand réseau. Sur la toile ça dégage, stratégie du marteau ; pas besoin d’réfléchir, pas besoin d’être finaud. Il épluche les pages des forums et des journaux. Il déverse des insultes, de savants lieux-communs, et derrière ses écrans, la France reprend en cœur : « c’est la faute aux immigrés », « c’est la faute aux pédés ». C’est aussi un larbin, celui qui renchérit : « c’est la faute aux gauchos ».

 

Mais ce n’est qu’un larbin, l’employé des grands chiens.

 

Le grand chien.

 

Le grand chien, est-il humain ? Peut-être, un genre d’américain, un bourrin cabotin. Un citadin chauvin, qui achète ses petites mains. Un travailleur hautain, un parrain des scrutins.

 

Le grand chien, espèce rare de pédigrée hautement évalué, a le regard chafouin. Il est, parfois, souvent, toujours débordé, mais satisfait, souverain. Le grand chien, stratège ou rien, dirige un système suffisant, multipliant au cas par cas le profil qu’on attend : la carotte du larbin. Le larbin est engendré, exploité, nourri et éjecté par le même grand chien, constellation omniprésente qui pose son ascendant sur la classe des crève-faims.

 

Le grand chien répond pourtant à l’autorité haute du grand Tracassin.

 

Le Tracassin.

 

C’est un petit nain mesquin qui se pavane sur son oie, rabâchant des refrains. Grimaçant et complaisant, il règne sur les grands chiens, qui irriguent l’humanité de ses larbins, de ses larcins. Le grand Tracassin est un sacré radin, qui raque les samaritains.

 

Le Tracassin. Grand manitou de la société, le Tracassin est pourtant obligé de supporter les révoltes des larbins, les querelles de grands chiens, et même les protestations du bon curé du coin. Tracassin n’est pas un parvenu, Tracassin est élu.

 

Le larbin existe sans fin, le larbin œuvre serein, quand le grand chien fouille les poubelles et pendant qu’ils s’y attèlent, Tracassin qui s’ennuie, derrière son écran, n’hésite pas à cliquer sur les forums, et de balancer pour rire encore : « c’est la faute aux maghrébins ».

 

Mais c’est la faute aux incertains, aux mondains qui ne voient rien.

 

Tout un chacun.

 

Et le système tourne, la roue écrase les humains. Puisque tout un chacun, dans la rue cache ses yeux ; à la vue du larbin, se découvre peureux.

Des races susnommées, il se distingue de peu. En pensée certes dissemblable, mais sans les actes, le malheureux ne vaut guère mieux.  

 

8 janvier 2015

14 - Nous sommes Charlie

 

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Ont-ils ouvert les pages des livres ? D’un livre ? De leur livre ? Ont-ils cherché, dans la foule d’anonymes, leur cible ?

Charlie.

Ont-ils couvert les pages des livres ? d’un livre ? de leur livre ? - de sang. Ils ont tiré dans la foule, sur UNE cible.

Charlie.

 

Ils ont tiré sur Charlie. Ils ont tiré sur les seuls qui face à la bêtise et la violence se dressaient, pour dire : vous et moi c’est toujours « nous », « eux », ça n’existe pas. Ils n’étaient pour aucun parti, pour aucune religion – ni couleur ni odeur ; ils étaient pour l’être humain.

C’était une bien mauvaise cible – Charlie. Car ceux qui ont tiré sont tombés sur des murs, solidaires. Et les balles ricochent vers les tireurs, terroristes terrorisés ; les explosions s’enchaînent jusqu’au cœur de l’affaire.

Mais qui sera tué, par les dommages collatéraux ? Y ont-ils pensé, les terroristes cagoulés ? Les premières victimes : les Charlie. Les prochaines victimes : les amis de Charlie – les ennemis de Charlie – l’humanité des Charlie. Tous ceux dont ils se moquaient parce qu’ils les aimaient et les pardonnaient. Tous ceux qui, loin d’être honnis, étaient le cœur de Charlie, sa vie.

Ils n’ont pas tué Charlie. Ils n’ont pas tué l’humour. Ils ont tiré sur leur fierté, ils ont tiré sur leur propre bombe – leur propre tombe. Avaient-ils lu Charlie ? L’avaient-ils compris ? Savaient-ils qui étaient leurs vrais ennemis ?

Pas Charlie. Pas Charlie.

Ne blâmez pas les amis de Charlie. Ne blâmez pas les ennemis de Charlie. Ne blâmez pas encore les tueurs de Charlie. Cessez un peu de juger, et tâchez de comprendre.

Comprenez que cet acte n’était pas hasardeux, qu’il n’était pas sans symbolique. Oui, il était odieux.  Et qu’il était stupide ! Car vous et moi, « nous », savons que « eux » est un mot qui n’existe pas. Car nous n’allons pas jouer ce « jeu ».

Car nous savons qu’ils appelaient la violence, qu’ils appelaient les bombes qui ont explosé aujourd’hui, qui exploseront demain.

 

Et nous y répondrons : LIBERTE. Par nos écrits. Par nos dessins.

Nous écrirons sur les murs :

JE SUIS CHARLIE. NOUS SOMMES CHARLIE.

 

Ajoutez-y, enfin : VOUS ÊTES CHARLIE. Aussi.

 

 

 

 

 

 

 

 

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