22 - Le cri
Ça n’était pas un cri en vain. Ça n’était pas un cri en vain, celui qui chante les lendemains.
Ce ne fut pas un cri pour rien, si tu l’entends, si tu lui tends la main. Si tu marches dans ses pas, si tu prends son chagrin.
Ce ne sera pas un cri, enfin, s’il est cruel, s’il t’éclaire : s’il te fait du bien. Si c’est un cri, s’il est de joie, ou bien d’effroi ; c’est un cri néanmoins : tu es humain.
Mais hélas, ça n’est rien d’autre qu’un cri, s’il est sans fin.
Et pour tout bon crieur il sera temps, bientôt, de taire le cri mutin : recèle en toi le vrai CRI utérin ; tu en auras un jour besoin. Ressoude tes lèvres entre elles ! garde-les closes, un peu, médite bien.
Tu refermeras ces pages d’une main ; relis-les quelquefois, rappelle-toi. Parle, vis, écoute, chante et ris : serre des mains. Et n’oublie pas. Bats-toi. Fais perler de ta peau, de ces cris intestins, une musique irréelle, perpétuelle jusqu’à la fin.