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14 février 2015

16 - C'est pas moi, c'est elle !

 

 

… et pour s’en sortir, sur les bancs de l’école, elle disait :

C’est pas moi, c’est elle !

Et c’était elle, et c’était toi. Et l’on se souriait, car c’était elle et toi.

… et encore on rouspétait, sur les bancs de l’école, et tu disais :

C’est pas moi, c’est elle !

Et c’était elle, et c’était toi. Et à l’heure du jugement, c’était elle et toi.

 

… et quand vient l’heure du jugement, on est pourtant bien seul. Quand on est mis au banc, gueule d’épagneul.

Et l’on se reprenait encore vingt ans plus tard, sur les bancs des accusés, le regard fuyant, à déclamer :

C’est pas moi, c’est elle !

Vous vous tourniez le dos, ça vous tournait la tête, et l’on reprenait à tue-tête le slogan.

 

… et sur les murs de toute la ville, dans la cour de récré et sur le sol, et sur les bancs des députés, on placardait :

C’est pas moi, c’est elle !

Et c’était comme un ballon dans une mare de boue, qui partout rebondissait, éclaboussait les murs des gluants scandales, quand des camarades se renvoyaient la balle, et martelaient la presse à coup de :

C’est pas moi, c’est elle !

 

… et le juge qu’on accusait enfin dans la dispute (quand ça n’était plus ni personne, ni tout le monde, quand chacun avait reçu au moins un bon coup de ballon derrière la nuque) prenait son marteau, et désignait les gamins sur le banc qui en venaient alors aux poings. Il frappait son bureau incertain, et s’écriait :

 

Mais c’est pas moi, c’est elle !

 

La machine judiciaire qui tournait en rond, sans fin.   

 

 

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