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14 septembre 2014

9 - 2+1 font 3/20

 

 

(D’une voix de crécelle joyeuse et « con-pâtissante ») :

« Les notes s’étalent de 3/20 à 19/20, avec une moyenne de 14/20. »

 

2+1 font 3. Pas compliqué en soi. 

3+1 font 4. Dans la classe on nous cloître (v. hérité du terme désignant le cloître, monastère).

 

Sur les bancs de l’école, aucun répit. Sur les bancs de l’école, les tables et les tables, sur tables, à table ! 4+1 font 5, et à l’école sur les tables, des calculs sous contrainte, toujours les calculs et les tables qui reculent, basculent et…

 

Sur les bancs de l’école 5+1 font 6, et si ci-cis les six cils sis s’y perdent, l’on s’égare sans doute. Vocabulaire, chimères de verre accumulées, paroles en l’air… Sur les bancs de l’école les mots s’échappent en filets de dictionnaires amers.

 

6+1 font 7. Sur les bancs de l’école, aux mille facettes ! trop de mots, trop de grands mots, trop de gros mots, trop de bruit, trop de fautes et trop d’énergie. Trop de trop, c’est trop : stop, ça suffit (trop).

 

Et c’est la fuite, et c’est la fuite ! Quand déjà 7 et 1 font 8, la sonnerie qui sonne et qui détone, et qui résonne et qui assomme.

 

Et 8+1 font 9. Rien de neuf dans l’Histoire, des images qui s’emmêlent et les noms qui se mélangent, ils se mangent, ils démangent et ça pique les yeux, quand la frise chronologique (chronophage, œsophage, sarcophage) danse sur les murs.

 

Elle affiche les siècles. 9+1 font 10, et dix siècles d’ennui quand les nerfs lâchent, quand la crise pointe, et les stylos qui volent, et les chaises qui valsent quand on balance nos pieds dans leurs pieds, quand les mains claquent. Dans les mains.

 

10+1, cela fait 11, sans aucun doute. La tête est lourde sur le cahier, tombe, et l’encre s’échappe en filets sur le papier, en taches sur la feuille, et en ratures encore ; le capuchon se fendille sous les dents de l’écolier. Papier mâché, travail mâché, ou prémâché, enfance bâchée, avenir (gâché ?).

 

11+1 et l’on atteint le 12 salvateur, et l’on savoure le moment, les yeux demi-fermés, la tête qui se tourne vers la fenêtre, écrasée par la chaleur. Et les doigts qui s’égarent dans la trousse et qui tournent les crayons, et tourne l’heure, car déjà 12+1 font 13, et le malheur s’éclate.

 

Et 13+1 font bien 14, et l’école s’ankylose violemment, longuement, durablement. Les murs pesants et les tables trop longues, les horloges figées, les idées (rebattues) dans les poches (vides) des 14+1, 15 cartables (éventrés) dans le couloir alignés.

 

15 et 1 classeurs qui sont 16 où l’on trouve des papiers, des morceaux de papiers, des bribes d’une scolarité dont on garde la trace édulcorée dans les casiers, comme un passé d’eau troublée.

 

16+1 reproches, 17 remontrances, car je ne suis pas une tête. Du succès de la classe, quelques miettes. Retardataire toujours derrière, quand déjà l’on reçoit l’addition, et j’en suis toujours au premier calcul… En avant, en avant ! Largué, abandonné. Les maths m’ont trucidé.

 

17 et 1 enfants assis, 18 élèves sur les bancs de l’école, nos amis. Sourires de biais et mots chuchotés, courses-poursuites et cris décuplés par la vaste cour de récré. Et les amis des amis, 18 amis + 1 ami, 19 amis qui sont amis de ces amis, pleins d’amitié que l’on ne saurait compter. 

 

19 amis pour une tonne d’amitié, et avec moi, 19+1 font 20 ; et avec moi pourtant jamais plus, jamais rien.

Avec moi, 19+1, jamais plus loin, toujours plus vain, sur le pâle bulletin, que cet effarant exploit du 3/20. 

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Commentaires
C
La fameuse frise chronologique !!!!!!!!!!!!!!
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